Les setters des Blues Brothers

Début.

Comme l’année dernière je repars pour un "road trip" de plus de dix mille kilomètres dans l’Ouest américain. L’organisation est un peu plus compliquée puisque je pars avec quatre chiens de Bretagne et que le voyage se fera avec six chiens. Les deux miennes, Dana la grand-mère de neuf ans et sa fille Java. Sébastien m’a très gentiment prêté Faena sa meilleure chienne de chasse et Mozart (fils de Nolo d’un an et demi). Je récupère au Québec Joe Black, la chienne de Thierry, fille de Dana et soeur de Java, ainsi que Nolwenn, cinq mois, fille de Black et donc petite-fille de Dana qui va rentrer en France avec moi pour devenir une petite bécassière bretone. Six chiens dans le camion pour un seul homme, il va falloir gérer !
Donc préparation à la maison en Bretagne, puis départ pour Montréal à partir de Roissy, aidé de mon frère.

Bretagne : vérification des quatre cages de transport.



Roissy.

A Montréal Thierry est là pour récupérer mes quatre caisses, mes quatre chiens et mes quarante kilos de bagages !

Montréal.

Comme d’habitude, Thierry a mis la roulotte et le camion en état de marche pour que je puisse partir rapidement. Malgré ça le départ pour mon voyage dans l’Ouest américain a été quelque peu remis en question en début de séjour. J’ai en effet perdu mon passeport à mon arrivée à Montréal. Pas de passeport, pas de frontière. Donc pas de mise en jambe en Nouvelle-Angleterre à mon arrivée.


La roulotte.

Je file en Outaouais chez Nico en attendant mon passeport, ce sera l’occasion de passer quelques jours entre copains à faire courir les chiens sur bécasse.


Essai d’organisation.

Soirée chez Nico.

Le consulat de Montréal et la fabrication du nouveau passeport ont été suffisamment rapides pour que je ne parte qu’avec quatre jours de retard sur mon planning initial, ce qui ne change pas grand chose sur un mois.


Passeport. Sésame ?.

Merci à Thierry, Nico et Sébastien pour m’avoir aidé pendant cette première semaine à la noix !

Jeudi, vendredi, samedi.

Départ de chez Nico le matin. Arrêt un peu avant Sault-Sainte-Marie au bord du lac Huron où les chiens ont pu courir sur la plage. Vendredi, passage de la douane. Je regardais le douanier tourner les pages du passeport une à une puis recommencer. J’avais bien compris ce qui le tracassait... Il finit par me demander pourquoi il n’y a pas de tampon canadien. Et c’est parti pour l’explication du passeport perdu.
Il est perturbé car il trouve que le passeport a été refait très vite. Là je rigole en lui faisant remarquer que ça a pris quand même dix jours... D’ailleurs il faut qu’un jour, quand j’aurai une connexion internet, je fasse mon AVE pour rentrer au Canada...
Ce vendredi est long. La partie nord du Michigan est interminable. Puis le Wisconsin est pareil. C’est là qu’on mesure l’immensité du pays. J’ai du dormir dans le Minnesota, sur une aire de service à côté d’une réserve indienne. La journée a été encore plus chaude que la veille, le thermomètre où sont les chiens est monté à31°C. Je me suis même arrêté au bord d’un lac pour mettre les chiens à l’eau.
Samedi j’ai un trajet un peu plus court pour arriver au Montana de jour. Il y a du brouillard et j’ai de la pluie tout le long du trajet. Le Dakota du Nord se traverse en quatre heures, ça reste raisonnable après quatre heures de Minnesota. Pendant la première moitié du Dakota du Nord je me suis demandé où étaient ces fameux puits de pétrole car je n’en ai pas vu un seul. Mais sur la deuxième moitié, là j’en ai vu ! Et plein en construction. Avec des milliers de baraquements pour les ouvriers des chantiers, aussi accueillants que des prisons, des camps de concentration ou des camps de réfugiés. Des cubes alignés par centaines, ça doit être la version moderne de la ruée vers l’or ou de la découverte du pétrole au Texas. C’est impressionnant.

Samedi soir en arrivant je vais discuter avec des chasseurs. Ils confirment tous que l’année est TRES mauvaise.