La chasse du chevreuil
Par Hervé le 23/09/2008, 00:32 - Chevreuil - Lien permanent
La chasse du chevreuil à l’arc ouvre le 27 septembre. Il s’agit d’une chasse à l’affut qui est l’aboutissement de toute une préparation.
Nous allons chasser au même endroit que celui où Thierry a été l’année dernier.
L’appareil photo.
L’appareil photo a été installé il y a quelques semaines devant le spot. Après quelques problèmes d’installation, il a fini par prendre une belle biche. Il y a beaucoup de traces autour des arbres.
La cache a été installée deux semaines avant l’ouverture, afin que les animaux soient habitués à l’environnement.
La cache.
Une semaine avant nous avons mis trois sacs de pommes entre les arbres du spot. Nous passons en milieu de semaine vérifier que les animaux sont toujours présents, et mettons quelques nouvelles pommes.
Le spot.
Mercredi 24
Les trois sacs de pomme que nous avons mis dimanche ont été nettoyés. Cela confirme bien qu’il y a eu beaucoup de passage.
Donc nous sommes allés acheter de nouveaux sacs de pommes... Il faut aller au Québec pour imaginer des conteneurs réfrigérés remplis de sacs pour les chasseurs.
Petite séance de couture pour préparer la fenêtre de tir. La hauteur est juste au dessus des herbes, il faudra tirer à genou.
Petit entrainement de Thierry à l’arbalète. L’engin envoie des flèches à 405 pieds/seconde, soit 440 km/h...
De mon côté j’ai encore à améliorer la constance. Deux des flèches sont impeccables, mais une n’est pas terrible...
Les pointes de chasse : il s’agit d’un nouveau modèle qui améliore la pénétration des pointes articulées lors de tirs en biais. Au Québec tout le monde chasse avec des lames articulées qui ont un vol plus proche de celui des pointes d’entrainement. Les flèches perdent aussi moins de vitesse.
La pointe fermée pendant le tir.
La pointe ouverte lors de l’impact.
Nous aurons les mêmes pointes sur l’arbalète et sur l’arc. J’espère que les pointes s’ouvriront aussi bien que sur la publicité !
Vendredi 26
Dernier petit tour vers le lieu de chasse. Nous mettons encore quelques sacs de pommes. Les quatre derniers sacs n’ont pas été entièrement mangés mais bien entamés.
Traces de passage.
Il y a toujours autant de traces de passage autour du spot.
Les feuilles rougissent cette semaine, les paysages de l’Estrie sont superbes.
Nous installons la table dans la tente et effectuons les dernières vérifications.
On voit bien sur cette photo l’axe de tir entre les arbres, et la fenêtre découpée dans la moustiquaire.
Samedi 27
Samedi, c’est l’ouverture. Nous la jouons calme : pas de départ aux aurores comme pour le canard, mais une mise en place pour 14 heures dans la cache.
Derniers préparatifs en quittant la voiture, direction le spot. La tension monte !
Nous nous installons dans la cache, chacun avec un bouquin. Une heure et demie plus tard, Thierry me fait signe qu’il y en a deux devant. Plongés dans nos lectures, nous ne les avons pas vus venir. Il y a un veau et sa mère. Le veau est à 15 mètres, la mère à 25 mètres.
Situation idéale, la biche est de côté. Situation idéale encore, les deux animaux sont synchros quand ils baissent la tête. En une minute tout est joué, la flèche part, plein poumon. Le coeur et le foie ne seront pas touchés. L’arbalète ne laisse aucune chance à l’animal qui n’a même pas réagi lors du tir.
Et comme tout a été très vite, nous n’avons pas eu le temps d’allumer l’appareil photo et le camescope.
Maintenant nous cherchons l’animal. Il n’a pas du aller bien loin car la flèche était parfaite.
Nous suivons les traces dans l’herbe facilement, les traces sont larges.
Belle biche de 110 livres.
De retour à la maison pour montrer le chevreuil à la famille avant de l’amener chez le boucher.
Pour Thierry, c’est sa saison de chasse au chevreuil la plus courte : 1h 30. Mais comme on dit au Québec, une bonne saison de chasse au chevreuil dure moins d’une journée !
Samedi soir
Le samedi soir, c’est l’occasion de partager entre copains cette belle chasse.
Préparation du coeur : couper en dés.
Préparation du foie : couper une belle tranche.
Faire revenir les dés de coeur dans du beurre.
Le plus important : flamber au whisky.
Partager cette viande on ne peut plus fraiche avec de bons copains, et avec un très bon vin !
Dimanche, lundi, mardi...
C’est maintenant à mon tour. Donc premier jour de chasse à l’arc pour moi.
Normalement on devrait revoir le veau (petit chevreuil). Le veau a parait-il une viande extraordinairement tendre.
En route pour la cache.
Dimanche Thierry est avec moi, avec l’appareil photo et le camescope.
Chacun s’installe dans son siège, un bouquin à la main et l’attente commence. Je suis pris en flagrant délit de sieste...
A la tombée de la nuit, nous n’avons rien vu. Pas trop étonnant après la chasse d’hier. Mardi j’y retourne tout seul en fin d’après-midi. Rien vu non plus.
Mardi, j’y retourne encore seul. Je vais finir par terminer mon bouquin sans avoir vu de chevreuil.
Vue de la cache.
Comme dimanche, lorsque je lève les yeux du livre, il y a le veau en train de manger des pommes. Je ne l’ai pas vu venir. Autant le dire tout de suite, la caméra automatique mise sur la cache n’a pas fonctionné...
C’est instant fort de regarder l’animal, de se savoir caché, et d’attendre le bon moment pour essayer de tirer.
Le veau est face à moi, donc impossible à tirer. Je prends donc le camescope. Puis il se tourne doucement. Il passe son temps à baisser la tête pour manger et la lever pour surveiller. A chaque fois je me fige dans la cache car les chevreuils sont très sensibles aux mouvements. J’ai l’impression que chacun de mes gestes produit un bruit énorme.
La tension monte doucement, le rythme cardiaque s’accélère...
C’est le moment de prendre l’arc. Doucement. Eviter le moindre bruit. Je suis prêt à armer. J’arrête de respirer. Il baisse la tête pour prendre une pomme. C’est parti. C’est fini. La flèche m’a semblé bonne.
J’en ai les mains qui tremblent. Je ne m’attendais pas une telle intensité.
Maintenant il faut attendre une quinzaine de minutes avant d’aller à la recherche de l’animal. Le doute d’avoir raté s’installe...
Puis j’y vais. La flèche est plantée au sol, sans doute après avoir ricoché sur une côte. Pas de doute, la flèche est mortelle. Elle est pleine d’un sang bien rouge vif.
Il s’agit bien du veau que l’on a vu dimanche. La nuit commence à tomber,il était temps de le trouver. Il avat fait encore moins de distance que sa mère, peut-être moins de 60 mètres.
Après être allé le faire enregistrer, nous le débitons à la maison. Sa taille est à peu près celle d’un chevreuil européen, donc nous devrions pouvoir nous débrouiller tous seuls.
Les filets mignons sont minuscules, aussi je les prélève avec attention !
Les épaules et les cuissots sont pris. Deux petits rôtis sont pris le long du dos. Il doivent être succulents...